In Memoriam - Jean-Pierre SAMARAN

#CEFRACOR's communications
#Cathodic protection and associated coatings

Bien triste nouvelle transmise par Gérard Pinard Legry ce mercredi 8 avril : « Notre ami Jean-Pierre Samaran est décédé hier du Covid-19, sans doute victime indirecte du cancer contre lequel il luttait courageusement depuis des années ». Il était ingénieur de l’Ecole Centrale de Lyon et de la Promotion 1958 de l’ENSPM option Géophysique. A 87 ans, on le pensait indestructible.

Je connaissais Jean-Pierre Samaran depuis 1975, quand il est apparu pour représenter la société Elf R.E. parmi les ingénieurs des sociétés pétrolières qui appuyaient au travers du CEPM (Comité d’Etudes Pétrolières Marines) l’étude que je conduisais alors comme jeune ingénieur à l’IFP, sous l’égide de B. Le Boucher et Y. Lefebvre, sur la protection contre la corrosion des installations pétrolières et gazières offshore. Quatre ans plus tard, il me recrutait dans son département Corrosion de la société qui était devenue SNEA(P) dans le Groupe Elf Aquitaine. Dans l’équipe de jeunes corrosionnistes, on l’avait surnommé « œil de lynx » en raison de sa relecture impitoyable et particulièrement efficace des notes et rapports qu’on produisait pour conseiller les projets et filiales. Il était reconnu par tous pour ses connaissances, son exigence et sa curiosité d’esprit. C’est lui qui m’a transmis la passion de la protection cathodique et qui m’a fait connaitre le CEFRACOR et, au-delà, donné le goût de communiquer et de participer à des actions d’échanges et de rédaction de textes de normes et recommandations techniques professionnelles. Il a été un membre avisé du Bureau du CEFRACOR pendant de nombreuses années.

Il a toujours été très actif dans la Commission Protection Cathodique et Revêtements Associés du CEFRACOR au sein de laquelle il était une voix qui comptait, toujours écoutée et respectée par tous. Impliqué depuis sa création dans le CFPC, créé sous la houlette de Daniel Copin pour certifier la compétence des personnes en protection cathodique, il est resté jusqu’au bout un examinateur assidu et infatigable pour les secteurs d’application Terre, Mer et Béton pour tous les niveaux de compétence.

Nous avons travaillé ensemble d’une façon ou d’une autre jusqu’à son départ en retraite en 1994 et ensuite au travers de nos fortes implications respectives dans le CEFRACOR, jusqu’à ces derniers jours. Je me permets de citer une partie de son dernier e-mail envoyé le 30 mars « Je ne me sens pas en état de porter un jugement sur ce document et fais confiance à Marcel Roche et aux autres pour l'avoir fait dans les délais. Bon courage à ceux qui sont restés valides pour poursuivre. J'espère être de ceux qui en réchapperont. » Malheureusement ma réponse (« soignez-vous bien et revenez nous vite en pleine forme ! ») n’a pas vraiment opéré. Je suis très triste en cette fin d’après-midi.

On connaissait tous, au travers de sa carrure imposante, sa voix de stentor qui marquait nos réunions. Il nous manquera énormément.

Marcel Roche

Mercredi 8 avril 2020, 19 h.  

 

JPS nous a quittés

Témoignage.

J’ai connu Jean-Pierre Samaran au milieu des années 80 dans le cadre des activités du CEFRACOR. Il était déjà une personnalité connue et reconnue dans le monde de la maîtrise de la corrosion. Il avançait au milieu des autres et des problèmes, porteur des technologies pétrolières. Sur son front, il était écrit à l’encre indélébile, ELF. Moi, je débutais si bien que j’ai beaucoup appris de lui et cela a été le cas jusqu’à aujourd’hui, ou plutôt le 07 avril 2020, date à laquelle il est parti vers l’invisible, victime de l’épidémie du Covid. Il n’était pas indifférent à l’œil admiratif de celui qui l’écoute.

Ensemble, nous avons vécu dans les années 1990, l’épopée de l’élaboration de la norme peinture 12944. Pour le secrétariat norvégien il était « messieur Samaranche ». Je l’ai appelé régulièrement comme cela jusqu’à la fin pensant qu’il aurait pu lui aussi être au comité olympique, spécialité anticorrosion.

A la même époque, nous avons œuvré pour la création de l’ACQPA (Association pour la Certification et la Qualification en Peinture Anticorrosion) et également  pour la certification des inspecteurs en peinture. Il a été un élément de conciliation. Sa notoriété, son relationnel et sa connaissance du monde industriel  ont permis d’ajuster les compromis nécessaires au rassemblement d’entités qui s’opposaient.

Ensuite, nous avons partagé une dizaine d’années au développement de normes en Protection Cathodique pour la Mer.

Nous avons collaboré au développement du centre d’examen « Mer » à Brest et contribué ensemble depuis 2008 à une quinzaine d’examens en commun.

Nous avons passé pas mal de temps ensemble, en réunion mais  également en tête à tête. Je prenais un plaisir infini à échanger avec lui dans l’intimité du brouhaha des mondes professionnels. J’ai beaucoup appris de lui à tous niveaux. 

Il était profondément humaniste et avait un respect absolu des autres dès lors qu’ils ne trichaient pas. Il avait également un grand respect pour la liberté de conscience dès lors qu’elle ne mettait pas en péril l’équilibre social. Je suis admiratif de l’engagement qui a été le sien en dehors du monde de la corrosion, en particulier son engagement pour les prisons, l’église.

Dans le monde de la corrosion, il est resté, au prix d’efforts personnels, ingénieur jusqu’au bout. Un problème doit avoir une solution. Il bouillait, arcbouté sur son cahier de travail avant de lever la tête un peu fatigué de l’effort produit et  dire, « je crois que j’ai trouvé ».  Sur le plan technique, il ne se contentait pas d’une vision superficielle. Il s’enrichissait en permanence dans le cadre des activités du Cefracor.

Combien de fois, je l’ai entendu dire en réunion après avoir pris le temps de la réflexion, « et bien moi je ne suis pas d’accord » créant un soupir général. Dans la plupart des cas, il avait raison. 

Personne n’était vraiment à l’aise quand il se tournait vers vous en disant « vous pouvez me répéter çà ». Dans la plupart des cas, vous aviez dit une connerie.

Il aimait les jeunes et avait un goût pour la pédagogie. Il les impressionnait beaucoup et moi aussi au passage. Parfois, pendant les examens de protection cathodique on pouvait se demander si il était formateur ou examinateur.

J’ai beaucoup aimé travailler avec cet homme hors du commun dont le CEFRACOR est resté son poumon technique.

J’aimais ces derniers temps nous retrouver en tête à tête dans l’intimité du CEFRACOR à construire des questions d’examen de protection cathodique, tremplin à de délicieux voyages dans des mondes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Sans JPS, ce ne sera plus tout à fait comme avant.

Il me restait quelque chose à vivre avec lui……..

Saloperie de virus, saloperie de bestiole.

JPP

(Jean-Pierre Pautasso)

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