IN MEMORIAM JEAN-JACQUES RAMEAU

#Communications du CEFRACOR

Le Professeur Jean-Jacques RAMEAU, fidèle adhérent du CEFRACOR depuis de nombreuses années, nous a quittés. Le Professeur Alain GALERIE a accepté bien volontiers de rédiger ces quelques lignes :

J’ai connu Jean-Jacques Rameau à l’ENSEEG au début de mon Diplôme d’Etudes Approfondies de l’Université de Grenoble à la rentrée 1969. Il travaillait alors en électrochimie préparative dans les sels fondus, dans la lignée du Professeur Jean-Lucien Andrieux, directeur de l’ENSEEG jusqu’en 1959, date de l’arrivée de Jean Besson dans cette fonction. Il soutient sa thèse d’état de l’Université de Grenoble en 1970 « Contribution à l'étude de la formation du tantale et des borures de tantale par électrolyse ignée ». Nous appartenions, à cette époque, au même laboratoire, le LERCEM (Laboratoire de Recherches en Chimie et Electrochimie Minérales), un des premiers associés au CNRS dès 1965, mais dont la durée de vie fut limitée puisqu’il éclata en trois ERA (Equipes de Recherches Associées) vers 1971. Jean-Jacques poursuivit donc sa carrière dans l’équipe Electrochimie, dirigée par la Professeure Marie-Jeanne Barbier, la fille de Jean-Lucien Andrieux, puis au CREM (Centre de Recherches en Electrochimie Minérale), enfin au LEPMI (Laboratoire d’Electrochimie et de Physicochimie des Matériaux et des Interfaces).

Il occupa, à l’ENSEEG, le premier poste d’enseignant-chercheur chimiste ouverts à l’INP-Grenoble, cet établissement nouvellement créé après la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur (loi Edgar Faure) de 1968. Maître-Assistant, puis Professeur des Universités, Jean-Jacques n’abandonna pas la chimie et l’électrochimie des sels fondus, mais élargit ses recherches vers la corrosion en solution aqueuse. Il développa, dans ce domaine, de nombreuses relations industrielles et participa au développement du CEFRACOR. Il a mis également en place une collaboration forte avec les chimistes marocains et a formé en Doctorat des dizaines de ces jeunes collègues. En dehors des bâtiments de l’Ecole, nous nous sommes souvent croisés dans les Congrès ou Ecoles Thématiques de corrosion à chaud, où il nous rappelait, avec une pédagogie certaine, les fondements de l’acido-basicité et de l’électrochimie dans les milieux fondus, des éléments d’importance pour comprendre la corrosion dans les turbomachines.

A côté de cette activité de recherches, Jean-Jacques s’est largement consacré à l’enseignement de l’ENSEEG. Il a été très longtemps le référent « corrosion » de l’école et s’est fortement impliqué dans sa vie : responsable d’année, de filière, président du Conseil Restreint aux enseignants, gestion des moniteurs et des assistants délégués, entre autres. J’ai eu l’honneur de prendre sa suite dans quelques-unes de ces diverses fonctions. Et pour mettre en osmose ses goûts pour l’enseignement et les relations industrielles, il a dirigé pendant plusieurs années CUEFA (Centre Universitaire d’Education et de Formation des Adultes) établissement du CNAM rattaché à l’INPG. Son regret, probablement, fut de n’avoir pu convaincre le Conseil d’Administration de transformer sa candidature et de le porter à la direction de l’ENSEEG en 1988.

S’il faut parler des aspects humains de notre collègue, notons, en premier lieu, qu’il ne maniait pas la langue de bois. Ses positions étaient toujours clairement exprimées et personne n’a pu dire qu’il a découvert par surprise quoi que ce soit que Jean-Jacques n’eut énoncé à l’avance. Mais tout ceci dans une simplicité et une grande civilité qui permettaient au débat de se développer. Il faut rappeler aussi sa très grande culture et son goût pour la discussion sur maints sujets d’intérêt : littérature, musique, politique et société. J’ai eu la chance d’échanger souvent avec lui. Enfin, souvenons-nous de son goût pour le service de la collectivité, développé pendant son parcours professionnel mais également dans son attachement à la ville de Mens-en-Trièves, sa patrie d’adoption, dont il fut conseiller municipal et adjoint au maire.

Pour ma part, je garderai le souvenir d’un collègue agréable, qui m’a fait le plaisir d’une amitié bienveillante.

 

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