L’intégrité des champs pétroliers sous-marins est vérifiée de façon périodique à l’issue de leur construction et ce jusqu’à la fin de leur exploitation, soit pendant environ une trentaine d’années. L’efficacité des systèmes de protection cathodique en place y est ainsi régulièrement contrôlée lors d’inspections sous-marines qui constituent des dépenses d’exploitation importantes pour les opérateurs des champs, car nécessitant la mobilisation de navires spécialisés et pourvus d’équipements dédiés tels que des véhicules sous-marins téléguidés communément appelés ROV (remotely operated vehicles).
Les progrès technologiques accomplis dans l'informatique, la robotique, ou encore l'imagerie radar ont rendu possible l’utilisation de drones sous-marins ou autonomous underwater vehicle (AUV) permettant de réduire drastiquement les coûts opératoires. La question se pose alors de savoir comment la prise de données de protection cathodique peut s’accommoder de cette nouvelle forme d’inspection qui ne permet plus d’effectuer de mesures par contacts comme auparavant. Dans ce contexte s’opposent deux philosophies : une approche consistant en l’utilisation de sonde embarquée sur AUV afin de réaliser des mesures à la volée par la technologie dite du « field gradient », ou bien l’utilisation de stations de mesures résidentes sur les installations avec une récupération des données au passage des drones. Reposant sur cette seconde méthodologie, un projet CITEPH a été lancé par UtilSea pour le développement d’unités résidentes permettant de contrôler les paramètres de protection cathodique d’un champ.
Par ailleurs, la recherche de solutions novatrices dans le domaine de la gestion de l’intégrité des installations pétrolières conduit à repenser l’approche de l’inspection, même par AUV. Plutôt que de déployer des véhicules à chaque opération, pourquoi ne pas installer des équipements de contrôle à résidence sur le champ ? Ainsi, Saipem a développé l’HyDrone, concept de drone résident sous-marin dont le coût d’investissement est largement compensé par les économies réalisées en exploitation. La quantité de données collectées de la sorte, incluant notamment des mesures de protection cathodique, est colossale et son traitement nécessite une approche globale. Des plateformes digitales s’avèrent en conséquence nécessaires pour un traitement plus efficace et une meilleure restitution des données de protection cathodique collectées sur les champs, facilitant ainsi la gestion des risques pour l’opérateur.
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