La transition énergétique encourage le développement de procédés innovants pour valoriser la biomasse, en substitution des hydrocarbures. Parmi ces procédés, figure l’hydrotraitement des bio-huiles, une technique qui transforme des huiles végétales ou des graisses animales en carburants paraffiniques de haute qualité. Le procédé utilise de l’hydrogène, à haute température et en présence de catalyseurs, pour transformer la matière première. Cependant, la présence d’oxygène dans ces charges ainsi que d’impuretés de type chlorures conduit à la formation d’effluents aqueux pouvant contenir des chlorures, ce qui peut générer des risques de corrosion sous contrainte (CSC) par les chlorures pour les grades d’acier inoxydable austénitique largement utilisés dans ce type d’installations industrielles. Les conditions assez spécifiques de ces procédés (températures élevées, chlorures de nature potentiellement organique, niveaux de pH s’écartant de la neutralité) ont été assez peu étudiées dans la littérature. L’objectif principal de ce travail de recherche est d’étudier et de comprendre l’influence des chlorures présents dans ces procédés sur la résistance à la corrosion sous contrainte des aciers austénitiques inoxydables de type 316L, 321 et 904L dans des conditions représentatives des procédés d’hydrotraitement de la biomasse.
Dans un premier temps, des essais préliminaires seront réalisés pour évaluer le comportement en corrosion et déterminer en particulier les domaines de passivité et transpassivité de ces aciers dans deux types d’effluents aqueux ; l’objectif est ici d’identifier les conditions physico-chimiques critiques susceptibles de favoriser l’amorçage de fissures en environnement réel. Le premier effluent a été obtenu par hydrotraitement d’une huile végétale raffinée ; il est caractérisé par une faible teneur en chlorures et en acides gras libres. Le second provient de l’hydrotraitement d’une huile de cuisson usagée : il est plus riche en impuretés et en ions chlorures, et donc susceptible d’augmenter les risques de corrosion. Cette étude comparative sera réalisée sur l’acier 316L sur la base de tracé de courbes de polarisation, à 80°C, à courte (une heure) et longue (720 heures) durées d’immersion. Ces tracés seront complétés par un suivi du potentiel de corrosion sur une durée totale de 720 heures et des mesures périodiques d’impédance électrochimique.
Dans un second temps, des essais de CSC seront réalisés dans le(s) milieu(x) retenu(s) en utilisant des éprouvettes de type U-Bend, ce qui permettra d’évaluer, dans une première approche, la sensibilité à CSC des trois aciers 316L, 321 et 904L dans ces milieux spécifiques.
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